Acier & Fabrication du rasoir THIERS-ISSARD

Catalogue THIERS-ISSARD

 

Résumé de l'histoire de la fabrication de rasoirs

La maison THIERS-ISSARD fabrique des rasoirs (coupe-chou ou sabres) de 1884 à nos jours.

 

En 1930, Thiers comptait 80 fabricants de rasoirs et 2 000 ouvriers travaillant uniquement à la fabrication du rasoir  et réalisait 2 à 3 millions de rasoirs par an. Les fabriques les plus importantes étaient HOSPITAL,  VINCENT,  FRITISSE, THIERS-ISSARD, etc...

 

À cette époque, THIERS-ISSARD employait 45 ouvriers à l'usine et 22 polisseurs et affileurs à domicile (hommes et femmes) pour une production totale de 280 000 pièces par an. Deux ouvriers apprentis, polissaient quant à eux, 12 heures par  jour,  à l'année, uniquement  la queue du rasoir. THIERS-ISSARD avait également une activité  de sous-traitance et réalisait  pour d'autres fabricants de rasoirs des opérations : d'estampage, de meulage, etc...  En cas de grosses commandes, elle assurait la fabrication complète des rasoirs de ses clients.

 

La marque "Sheffield" était une référence qualité, d'où l'utilisation du nom de cette ville par les fabricants de Thiers.

Sheffield a eu,  pendant 100 ans, la prédominance sur la qualité de l'acier à rasoir. Ville sidérurgique, elle  a su mettre au point, en 1740 la fabrication de l'acier au creuset (acier fondu dans des creusets en terre cuite), ce qui a  contribué à fortement améliorer la qualité des rasoirs. Cette méthode rendait la composition de l'acier parfaitement  homogène dans toutes ses parties.

 

Ce procédé, largement répandu à Sheffield par un fondeur d'acier n'avait pas été breveté. Grâce à cette méthode, l'Angleterre, à travers ce bassin, est passée,  en 1840 à une production de 80 000 tonnes d'acier par an, (contre 200 tonnes par an en 1740), soit la moitié de la production européenne.

 

L'acier utilisé par les Français, les Allemands, les Suédois présentait quant à lui des scories (impuretés), pailles). Dans le coefficient de calcul du prix de revient, il fallait compter 16 rebuts pour 160 lames, ce qui  augmentait  fortement ce coût. Les fabricants de Thiers obtenaient le même niveau de qualité qu'à Sheffield, mais avec surcoût dû à la perte subie à cause des rebuts.

 

C'est un ouvrier européen, qui, après s'être fait embaucher quelques années à Sheffield a diffusé la méthode de fabrication de l'acier au creuset en Europe.  

L'acier des coupe-chou THIERS-ISSARD

Le nouvel acier carbone - L'acier Carbonsong C135

 

THIERS-ISSARD a sélectionné l’acier produit sous l'appellation CARBONSONG C135 pour la qualité des lames de ses rasoirs. Toutes les étapes de fabrication sont réalisées exclusivement à THIERS, de l'opération de la forge des lames, jusqu'à l'affilage de la lame...Avec cet acier d'une teneur de 1,35 % de carbone on obtient une dureté 67 Rockwell après revenu, ett il y a une très bon retour de la part des clients, concernant les lames de rasoirs THIERS-ISSARD

La qualité de l’acier est primordiale mais pour un résultat optimal, les opérations de traitements thermiques, mises en œuvre par une opération qui consiste à durcir l’acier (opération de trempe), puis une opération de revenu, sont très importantes.

 

D’un point de vue technique, tous les rasoirs fabriqués par THIERS-ISSARD –séries 188-889-275- etc… sont maintenant proposés avec le même acier. L’acier CARBONSONG XC135. Les lames actuelles sont fabriquées de la même manière qu’avant avec la même rigueur et les mêmes rangs de travail, soit de 6 à 9 meulages suivant la série.

 

L’acier carbone optimise la coupe, permet de garder le fil du tranchant et surtout offre une très bonne facilité d’affûtage, ce qui permet un rasage exceptionnel à l’ancienne.

Différents sites peuvent témoigner de la satisfaction mondiale des clients THIERS-ISSARD.

 

 

 

Ancien acier "Holtzer"

Historique Lames de rasoirs TI en carbone Holtzer issues d'un stock ancien.

Jacob Holtzer exploitait à Unieux dans la Loire, une usine qui bénéficiait de l'installation d'une aciérie et de fours à fabriquer le fameux acier puddlé. Il était propriétaire également, entre autres, des forges de Firminy près de Saint-Étienne. L'acier puddlé est fondu suivant un procédé d'affinage, puis martelé et laminé. L'acier obtenu a moins d'impuretés ou défauts (il est débarrassé d'une partie de ses scories). Il est plus malléable et plus facile à travailler.

 

Gustave Eiffel a opté pour l'acier puddlé pour ses nombreux édifices, dont la Tour Eiffel.

   

L'industriel alsacien a également mis au point de l'acier spécifiquement pour la  fabrique des lames de rasoirs, l'acier carbone "As de Cœur" ainsi qu'un acier destiné à la fabrication des couteaux, l'acier "Comète".

 

Ce qui différenciait ces deux aciers, c'est le raffinement. L'acier carbone à rasoir "As de Coeur" subissait trois raffinements (donc, il était épuré par coulage, trois fois). Pour les lames de couteaux, l'acier carbone "Comète" subissait un raffinement.

 

La qualité de cet acier était optimisée par la méthode de forge. Chaque lame était étirée à chaud, à la main, à l'aide d'un martinet.

 

La combinaison de la qualité de cet acier fin d'une teneur de 1 % de carbone, la méthode de fabrication, la méthode de forge permettaient d'obtenir des lames d'une coupe exceptionnelle et surtout plus faciles à aiguiser.

 

L'acier des lames "Historiques" THIERS-ISSARD était produit à Unieux dans la Loire par les forges Holtzer, qui fournissaient plus de 80 fabricants de rasoirs coupe-chou à Thiers.

 

Les étapes de fabrication du rasoir THIERS-ISSARD

Après le travail de forge, de trempe et de revenu, toutes les autres opérations nécessaires sont faites dans les ateliers  THIERS-ISSARD.

 1 - La pré-émouture 

Les pièces brutes de forge sont pré-émoutes, opération qui consiste à les meuler à la main.

 

 2 - La trempe 

Elle sert à donner la bonne dureté. La précision et la justesse de cette opération permettent de garder la coupe longtemps. L’opération de trempe consiste à passer les lames dans un four chauffé à plus de 1 000°, pendant plus d’une heure. On obtient alors un niveau de trempe exceptionnelle. L’acier C135 trempé par THIERS-ISSARD a une trempe qui bille après revenu à 67 HRC (Rockwell), ce qui veut dire qu’on atteint un haut niveau de dureté. L’opération de revenu va assouplir l’acier et permettre de coller les molécules entre elles pour plus d’homogénéité. L’acier est donc plus souple (ce qui évite à la lame de casser).


 3 - Le redressage des pièces

Les pièces sont détordues. La chaleur de la trempe peut les déformer, il faut les redresser une à une à la main, pour éviter que les lames ne cassent en cas de choc.

 

 4 - Le revenu 

Les pièces sont passées au four à une température beaucoup plus basse beaucoup plus bas dans le but de redonner de la souplesse à l'acier.

 

 5 - Emouture (meulage final) 

          10 étapes d'émouture différentes à l'aide d'autant d'outils spécifiques.

 

 6 - Polissage

Chaque rasoir est ensuite poli à la main. La finition, au choix ou suivant le modèle de rasoir :

            - Polissage identique des deux cotés : satiné, poli brillant, poli glass.

            - Polissage chaque coté différent : poli brillant/satiné, poli glass/satiné.

 

 7 - Le contrôle du tranchant de la lame

     

        3 Contrôles nécessaires

 

     - 1e contrôle :  la lame parcourt la paume de la main, 

     - 2e contrôle : coupe d'un poil du bras,

     - 3e contrôle : tout le tranchant de la lame parcourt l'ongle pour vérifier s'il n'y pas de brèche ou d'accroc au tranchant.

 

Les rasoirs THIERS-ISSARD sont vendus toujours shave-ready. C'est la marque de fabrique THIERS-ISSARD avec l'assurance du service après-vente derrière. Les rasoirs sont toujours prêts à l'usage.

 

 8 - Le marquage 

Avant le montage de la chasse, chaque lame est marquée à la main, à l'acide, marquage noir ou à la feuille d'or, suivant le  choix de la marque.

 

 9 - Le montage de la chasse 

La chasse a été façonnée et préparée préalablement.

A l'avant, fixation de la lame par un pivot et deux rondelles.

A l'arrière, fixation de la chasse par un pivot.

 

10 - L'aiguisage du rasoir 

Chaque lame de rasoir subit des passages successifs à la pâte diamant sur un touret,

Plusieurs disques différents sont nécessaires.

 

 

11 - L'affilage

L'affilage est finalisé par un passage minutieux au cuir à rasoir.

 

 

12 - L'essuyage et la mise en boite

Aujourd'hui, le soin apporté à chacune des opérations par l'équipe d'employés spécialisés, le choix de cet acier "Carbonsong C135", l'optimisation de l'équipement du parc "machines" permettent à la maison Thiers-Issard, d'offrir à ses clients, l'assurance d'une fabrication de rasoirs Coupe-chou au tranchant d'une qualité exceptionnelle.

 

La réputation des lames forgées en acier carbone THIERS-ISSARD, continuera de rayonner dans le monde entier.

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Avec les nouvelles normes et contraintes de fabrication, THIERS-ISSARD est entré dans les temps modernes. En effet, le confort de l’homme est maintenant primordial par rapport au 19ème siècle. Les premières opérations -les plus difficiles et contraignantes pour le dos et les articulations des employés- sont faites à l’aide de machines, sur les 54 opérations nécessaires. THIERS-ISSARD a créé de nouvelles machines qui effectuent ces opérations avec beaucoup de minutie, avec plus de précision que la main de l’homme. Mais la machine ne remplace pas l’homme. Un opérateur qualifié est nécessaire pour le traitement de chaque étape sur machine ou non. Le meulage est maintenant beaucoup plus fin et régulier qu’avec les meules magnésies.

En revanche, le polissage travers, le polissage mélasse se font comme il y a 150 ans, ce qui garantit absolument la qualité des rasoirs.